Demande de reconnaissance du travail des gestionnaires depuis le début de la crise
26 juin 2020

Une réponse décevante du MÉES

Par Charles Simard, président-directeur général

Lors de la rencontre du Comité d’échange et de consultation (CÉC) du 5 juin dernier, l’ACCQ déposait ces trois demandes afin de reconnaître le travail exceptionnel exécuté par les gestionnaires de notre réseau depuis le début de la crise sanitaire :

1.    Demander aux directions générales d’instaurer un report automatique des soldes de vacances pour l’année 2019-2020;
2.    Demander aux directions générales d’octroyer automatiquement pour tous les cadres cinq (5) jours compensatoires pour l’année 2019-2020;
3.   Demander au ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MÉES) un paiement spécial unique de cinq (5) jours de salaire à chacun des cadres en contrepartie des heures supplémentaires effectuées depuis le début de la crise.

Les deux premières demandes s’adressaient aux directions générales de chacun des cégeps et il appartient à chacune d’elles d’y donner suite. C’est la Fédération des cégeps qui les a présentées aux directions générales réunies en conférence virtuelle. Nous avons bon espoir qu’elles y donneront suite, ces demandes étant plus que raisonnables puisque cette pratique était déjà établie dans plusieurs collèges avant que nous adressions notre demande. Si tel n’était pas le cas dans votre établissement, nous aimerions que vous nous le fassiez savoir.

Évidemment, nos attentes étaient élevées au regard de la troisième demande, laquelle était adressée directement au MÉES. C’est une fin de non-recevoir qui nous a été servie. 

On allègue comme raisons qu’il n’y a pas ce genre de compensation extraordinaire dans les autres secteurs ni dans les autres groupes du réseau. Et pour cause, leur semaine de travail étant déjà réglementée par des conventions collectives, nous savons que le robinet des heures supplémentaires a coulé à flots dans certains cas, et même chez les gestionnaires du réseau de la santé pour qui cette surcharge était déjà prévue dans leur règlement. Et quand ce n’était pas suffisant, les primes sont venues compenser.

Encore une fois, le réseau collégial vivait une crise et les gestionnaires ont répondu à l’appel. Comme en 2012 alors que le Printemps érable avait complètement chamboulé le fonctionnement de nos établissements… Et la reconnaissance ne dépasse pas les mots, pas plus qu’en 2012. Bien sûr que ces mots sont importants, mais il faut, comme le dit si bien l’adage, que les bottines suivent les babines.

Évidemment, aucun cadre ne le faisait en espérant un quelconque retour à ce niveau. Mais nous avons tendu la main au MÉES, espérant qu’il saisirait la balle au bond et viendrait nous dire : « Bravo, vous avez abattu un travail extraordinaire et permettez-nous de le souligner en vous remettant cette marque de reconnaissance ». D’autant que cette marque de reconnaissance était bien petite quand on sait que plusieurs d’entre vous ont travaillé 35 heures supplémentaires PAR SEMAINE, pendant PLUSIEURS SEMAINES. Nous ne demandions d’en reconnaitre que 35 heures pour l’ensemble de la crise sanitaire qui dure depuis plus de 15 semaines. C’est dommage, car si en 2012 nous étions confiants de ne pas avoir à revivre une telle crise de sitôt, il en est tout autrement aujourd’hui, alors que les experts prédisent qu’il y a environ 95 % des probabilités que nous vivions une deuxième vague dans les mois à venir, toujours sans vaccin ni remède pour ce virus. Et nous répondrons à l’appel, mais peut-être avec moins d’enthousiasme cette fois-ci.

Nouvelle ministre, nouvelle donne?

Depuis que le MÉES s’est prononcé sur notre demande, nous avons vu la nomination d’une nouvelle ministre, Mme Danielle McCann, maintenant ministre de l’Enseignement supérieur. Nous saluons la nomination d’une personne dédiée à l’Enseignement supérieur. Personne ne m’en voudra de constater que depuis l’élection du présent gouvernement, on a fait bien peu de cas de l’Enseignement supérieur. On a parlé des maternelles 4 ans, de l’abolition des commissions scolaires, de la construction d’écoles, mais le réseau collégial ne faisait vraisemblablement pas partie des priorités du ministre Roberge.

Mme McCann était à l’écoute des gestionnaires du réseau de la santé. C’est une femme qui a su tirer son épingle du jeu dans une crise sans précédent, dans un ministère des plus complexes. J’ose espérer qu’elle sera à l’écoute des cadres du réseau collégial. Je profite donc de l’occasion pour lui lancer un appel :  Mme McCann, pourriez-vous revoir ce dossier et prendre le temps de m’appeler afin que nous échangions sur ce sujet? 418 877-1500. La ligne est libre…